Flash-Back.

Je suis enfin devant chez moi, enfin devant chez Paul puisqu’il m’a mis à la porte et que depuis plusieurs jours je vis avec Poise. Je m’avance doucement et ouvre la porte aussi délicatement que possible avant d’avancer dans la maison à priori vide. Je cherche partout mais il n’est pas là, c’est un soulagement sans en être un car j’aimerais lui parler avant d’aller en couveuse. Chose que Poise m’a supplié de ne pas faire, coucher avec Paul pour repeupler Belfast… En y réfléchissant c’est une mauvaise idée mais j’ai un engagement et malgré la situation, Paul reste Paul et mes sentiments n’ont pas changés, ou presque pas. Ils sont restés les même tandis que ceux que j’ai envers Peter ne sont que plus fort. C’est mal, mais je ne contrôle rien et je pense que même si ça aurait été le cas, je me serais laissé dépasser par les évènements.
Je me souviens de la réaction de mon fiancé quand je suis revenu chez lui en pleure après avoir été voir Paul, juste après que nous ayons passé la nuit ensemble… Il m’a fait tellement peur. Il voulait frapper Paul et je sais qu’aujourd’hui encore il y pense mais non. Il ne doit pas. Je m’arrête dans « notre » chambre et regarde autour de moi, les sacs sont prêt. C’est le moment. J’entends du bruit derrière moi, je me retourne sachant que c’était Paul et je le regarde, son regard froid me fit perdre toute mon assurance et me fit baisser le regard.

« Je savais que tu allais venir alors j’ai pris les devants. Je n’ai pris que le stricte nécessaire puisque nous passeront notre temps à copuler. »
« Nous ne sommes pas obligé de passer notre temps à ça quand même. Si ? »
« Plus vite tu tomberas enceinte et plus vite tu seras loin. Mais on en reparlera plus tard, on devrait déjà y être. Va t’installer dans la voiture, je descends les sacs. »

J’aurais dû éviter de venir. Arriver dans les couveuses, on se prépara mais Paul avait absolument tenu à me faire prendre un rendez-vous puisque j’avais couché avec son frère. Ce serait con que je sois déjà enceinte, disait-il. Les résultats des test n’arriveront que quelques jours plus tard, seulement ce temps, nous ne l’avons pas.

Fin du flash-Back.

Et finalement, je suis enceinte. Le premier test n’avait pas été fait alors j’ai dû en refaire un plusieurs jours après avoir couché avec Paul, le résultat avait été positif. J’étais enceinte. De qui ? Le prochain test nous le révèlera mais je ne sais pas de qui j’aimerais qu’il soit. S’il était de Paul, il sera sien et je le sais mais je vivrais avec Peter, tandis que s’il est de Peter, tout serait mieux, hormis Paul qui ne nous lâchera pas. Quoiqu’il en soit, je suis enceinte et je suis contente, j’aime déjà cet embryon mais… Je ne sais pas.

Je me colle encore un peu contre Peter et cale mon visage dans son cou mais me lève bien vite pour courir aux toilettes. Si je vous dis nausée, ça vous parle ?

J’étais aux anges. Et pourquoi donc ? Parce que … voyez vous, je vous ai déjà parlé de Lynn, non ? Celle que j’aime, la femme de ma vie. Ouiii, voilà vous voyez vous vous souvenez d’elle. Elle a accepté d’être ma femme. Bon j’aurais du le lui demander il y a cinq ans, mais … Comme on dit mieux vaut tard que jamais ! J’étais le plus heureux des hommes.

On s’est revus … oui et quelles retrouvailles. Je ne m’y attendais pas, et c’est justement l’inattendu. Mais elle avait du repartir. Elle avait du retourner le voir. Bien sûr, elle était en couple avec lui. Elle allait être ma femme. Mais elle allait être en couveuse avec lui. C’est avec lui qu’elle allait avoir un enfant. Mais moi … moi j’aurais son cœur. C’est ce loin ce qu’il y a de plus gratifiant, non ?

« Tu es sûre que tu dois y retourner ? » Mon regard se faisait insistant et suppliant. Je ne voulais pas qu’elle me quitte. Je ne voulais pas qu’elle retourne vers lui. Surtout pas après qu’il l’ait flanquée à la porte la dernière fois. D’ailleurs heureusement qu’elle m’a retenu, sinon je serais allé lui casser la gueule ce soir là. Elle retourne vers moi et me souris faiblement. Je sais qu’il le faut. Et qu’elle a raison. Mais je ne veux pas. Je fais la moue mais je la laisse partir. Je ne sais pas quand je la reverrais.

…

Les jours passent et être loin de ma bien aimée me tue. A la radio j’ai retrouvé le peps, je n’ai rien dit à personne, personne ne doit savoir. Sauf Paro, mais Paro … c’est pas pareil. C’est ma meilleure amie. Et je suis sûre que si elle était encore parmi nous, elle serait heureuse. Elle serait la première à sauter de joie. Alors j’attends. J’attends qu’elle revienne qu’elle pousse la porte de ma chambre.

Et elle est là, dans mes bras à présent. Collée contre moi. Je ne sais pas comment elle a pu sortir de là. Mais elle l’a fait. Et elle m’a retrouvée. Je l’ai couverte de baisers. Je lui ai fais l’amour et puis nous nous sommes endormis l’un dans les bras de l’autres. Sans se préoccuper du temps qui malheureusement joue contre nous. Son corps chaud contre le mien est agréable comme toujours, mais elle se relève rapidement et cours vers les toilettes. Encore dans un demi sommeil je lève la tête pour la rejoindre quand je comprends qu’elle est allée vomir.

« Lynn !? Lynn est ce que ça va ? » je m’approche d’elle et lui tiens les cheveux doucement.

Quand le verdict est tombé, j’étais prise d’un énorme doute. J’ai couché avec Paul la veille de mes retrouvailles avec Poise et le médecin était persuadé que tout s’est fait à ce moment-là. Coup de théâtre majestueux quand on se dit que le résultat est arrivé après notre première nuit dans la couveuse. Mais contre attente, ce n’était pas dénué de plaisir. Je pense même que c’était ce qu’il nous fallait pour repartir sur de bonnes bases, il ne me hurlait plus dessus, jusqu’à ce que je lui avoue que je voulais retourner vivre avec Peter. J’ai trahis son frère pour faire pareil avec lui… A la différence que maintenant, je suis fiancée. Etant enceinte et hurlant à maintes reprises après Paul qu’il n’avait pas le droit de me faire ça – il n’est pas resté sans me réprimander cependant – et que je voulais partir, il a fait en sorte que je sois libre. J’étais enceinte après tout, j’allais aider au repeuplement de Belfast même si j’aurais aimé éviter tout simplement car l’avenir allait être dur à gérer.

Je suis revenue hier auprès de Peter, nous nous sommes embrassés et retrouvés, avec nos précédentes retrouvailles et notre première fois, ce fût la nuit la plus magique de ma vie Notamment parce que j’ai pu dormir à ses côtés. Enfin rester à ses côtés et le regarder dormir puisque le sommeil ne venait pas à moi. Je me suis occupée comme je le pouvais, je l’ai regardé dormir, caresser son torse du bout des doigts rien que pour avoir le plaisir de sentir sa peau et j’ai lu. Par chance, en revenant des couveuses j’ai pu apporter quelques affaires. Vêtements, affaires de toilettes, livres, effets personnels.. Je n’étais pas arrivé les mains vides et je ne m’en plains pas. Enfin.. Il doit être tôt le matin mais je n’en sais rien, puisque la pièce est plongée dans le noir complet. Je me cale contre lui, mais j’ai envie de vomir. Je cours jusqu’aux toilettes et vide ce que j’avais sur mon estomac, pas grand-chose. J’entends et sent Poise tenir mes cheveux, avec tout ça, je n’avais pas eu le temps de lui avouer, c’est le bon moment ! Une fois finis, je hoche la tête et tire la chasse d’eau avant de me diriger vers le lavabo pour me rincer la bouche et me brosser les dents.

Je me tourne doucement vers lui et le regarde de haut en bas. Si je n’étais pas préoccupé par la manière de lui avouer, je lui sauterais dessus car le voir ainsi, en tenu d’Adam.. Enfin, reprends-toi Lynn. « Il faut que je t’annonce quelqu’un chose » je vais vers lui et prend sa main pour lui faire signe de me suivre. Je rajustais une bretelle rebelle de mon soutient gorge et allume la lumière de la chambre avant d’aller m’assoir en tailleur dans le lit et couvrir Poise. Une fois qu’il fût à mes côtés, je pose ma main sur sa joue et l’embrasse délicatement « Hm.. Quand nous sommes arrivés en couveuse, Paul a absolument tenu à ce que je fasse un test de grossesse car ça faisait déjà plus d’une semaine que nous nous étions retrouvés donc il pensait que j’aurais pu tomber enceinte. Le médecin s’est trompé et le test était faux, alors j’en ai refait un deuxième et... Quelques jours plus tard, j’ai appris que j’étais enceinte. Le problème c’est que... » je m’éloigne doucement de lui « Le médecin est persuadé que ça s’est fait les jours qui ont suivi nos retrouvailles donc tout aurait été parfait si la veille, avant de venir, je n’aurais pas couché avec Paul. » Je passe une main sur mon visage et pose l’autre sur mon ventre que je masse avec frénésie, serrant mon t-shirt dans mon poing pour calmer la douleur qui l’assaillit. Je pose mes mains entre mes jambes et reprends « Du coup, j’ai fait un nouveau test pour savoir qui le père du bébé mais les résultats n’arriveront pas tout de suite. » je e lève pour faire les 100 pas dans la chambre, une main dans le dos et avec l’autre, je pinçais ma lèvre inférieur entre mes doigts « Je suis désolée… Je suis tellement idiote, je… Rah ! » je m'arrête et me poste face à lui, je prends son visage entre mes mains et replace ses cheveux rebelles avec un petit sourire sur le visage « Je ne devrais pas m'en faire, pas vrai ? Il y a une chance pour que je porte ton enfant. »

Tout était merveilleux, je l’avais là. Près de moi. Dans mes bras, je ne pouvais rien demander de mieux. Et une nouvelle fois, comme à chaque fois que je l’avais dans mes bras je dois bien l’avouer, je me sentais transporté. Comme dans une petite bulle. Un univers rien qu’à nous. Un monde pour nous. Rien qu’elle et moi. Mais malheureusement, la vérité, la réalité était tout autre. Elle était certes ma fiancée. Oui j’avais enfin osé passer le pas. La demander en mariage. Mais elle était en couple avec lui. Mon frère. Avec Paul … je soupirais de tristesse de savoir qu’un moment où l’autre elle allait devoir retourner auprès de lui. C’est vraiment ce qu’il y a de pire comme situation. Enfin … si on veut, mais disons pour nous. Je caressais doucement du revers de la main sa chevelure flamboyante et fermais les yeux alors que je reposais la tête sur l’oreiller. Ah si seulement les choses pouvaient demeurer toujours ainsi.

Perdu dans mes rêveries et mes espoirs utopiques je fus très surpris de la voir se lever précipitamment pour aller dans la salle de bain et vomir. Inquiet, je la rejoignait en quelques pas me demandant ce qui se passait. L’interrogation se lisait sur mon visage et dans ma voix. Doucement je maintenais ses cheveux en arrière et lui demandais si elle allait bien. C’est là qu’elle se lève pour aller se rincer la bouche. Je souris doucement. Je ne la forcerai jamais à parler de toutes manières. Je m’adossais au mur, sans me préoccuper de savoir si je devais ou non me rhabiller. Ce n’est pas du tout comme si elle ne m’avait jamais vu nu. Je la regardais et attendais qu’elle me réponde. Elle devait m’annoncer quelque chose ? Je haussais un sourcil mais ne dit encore rien. J’attendais simplement qu’elle me dise quelque chose. Un large sourire l’encourageait à me parler. Quelle que soit la chose qu’elle devrait me dire.

Enceinte. Lynn. J’écoutais son discours et je sentais mes jambes s’engourdir. Un large sourire naquit sur mes lèvres et j’avais l’air d’un débile. Mais … Mais je n’en revenait pas. Alors que je la vois masser son ventre, instinctivement je me précipite vers elle et me met à genoux pour poser mes mains chaudes sur son ventre. Je ne sais pas si ça la calme. Mais … Doucement je pose ma tête sur son ventre et je continue à l’écouter et l’empêchant ainsi de continuer de faire les cent pas dans la pièce. Je n’ai encore rien dit pour le moment. Ses interrogations me font sourire. Je lève mes yeux vers elle et doucement du bout des doigts relève son t-shirt juste assez pour que je puisse poser mes mains à même la peau de son ventre.

« Je suis sûr qu’il y a un petit être là dedans. » mes yeux brillaient de bonheur. « Et je suis sûr que le test dira que l’enfant est le notre Lynn » je souris doucement et me relevais pour déposer tendrement mes lèvres sur les siennes. « Parce que c’est comme ça. Ça a toujours du être comme ça. » doucement je posais mon front contre le sien « Shhh, calme toi. Tout va bien se passer. » doucement je la pris dans mes bras et caressais ses cheveux alors que sa tête échouait avec tendresse sur mon épaule.

Voilà, la bombe est lancée. Je lui ai avoué être enceinte et le fait qu’il se jette sur moi pour passer ses mains sur mon ventre douloureux avec un grand sourire heureux sur les lèvres me rassura. Je souris et souffle de soulagement, la boule qui se formait dans mon ventre se défit mais malheureusement, et ça ne changera pas, je m’inquiète toujours autant. Je me lève et fais les cent pas, oui, je suis idiote. Idiote parce que je me suis mise dans un pétrin pas possible, idiote parce que … Parce que je me suis mise dans un pétrin pas possible. C’est tout. Je le regarde et me stop quand il s’agenouille devant moi pour poser sa tête sur mon ventre. Je rougis mais un sourire né à nouveau sur mes lèvres.

Je pose mes mains sur l’arrière de sa tête et les laisse glisser le long de son corps quand il se lève. Je le regarde dans les yeux, déjà plus calme et je pose ma tête sur son épaule. Je le sers fort contre moi « J’aimerais tellement qu’il soit de toi. » oui, j’aimerais porter son enfant. J’aimerais que ce soit un petit Peter qui grandisse à l’intérieur de moi. J’appréhende les résultats. Notre histoire est écrite, oui, malheureusement nous n’avons pas les détails, et si nous étions obligés de souffrir pour finalement être heureux ? Et si nous ne finissons jamais heureux ? J’ai peur. Peur de l’avenir. Je relève la tête et l’embrasse tendrement. Malheureusement, j’ai besoin de m’assoir. Ou de m’allonger. Je me dirige vers le lit et m’allonge sous les couvertures. Observant le corps de mon fiancé, me disant que j’ai de la chance de l’avoir et m’imaginant des tas de choses. Oh si vous saviez tout ce qui se trame dans ma tête en le voyant comme ça.

Je tapote son oreiller et attend qu’il vienne pour m’allonger à moitié sur lui. Je vais chercher sa main et croise nos doigts ensemble « Tu veux savoir une autre bonne nouvelle ? Je suis à toi jusqu’à ce qu’on ait les résultats. Et si le bébé est de toi, Paul me laissera à tes côtés. Enfin… J’aurais toujours quelques obligations envers lui, comme aller le voir une fois de temps en temps ou bien le laisser s’approcher de l’enfant, mais je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de me retenir. Qu’avec lui je ne serais jamais aussi heureuse qu’avec toi. Au départ, il n’a pas vraiment apprécié mais… Il a compris. » je ris nerveusement et sers le poing, j’ai horriblement mal au ventre. Je suis stressée comme ça possible. Je me plie en deux et enfonce ma tête dans le cou de Poise. J’essaie de calmer la douleur, mais rien y fait « J’ai peur Peter. Et si… Et si finalement tout s’écroule ? Je veux dire… Si le bébé est de Paul, il voudra récupérer le bébé pas vrai ? Et… Il me voudra moi aussi… J’ai peur de devoir te quitter et du résultat. » Je m’assois dans le lit et cache mon visage dans mes mains. Je me frotte les yeux et tourne la tête vers Poise « Mais j’ai quand même une bonne impression, comme si au fond je sais que ce bébé est de toi, et rien que toi » je vais m’allonger sur lui et je le regarde dans les yeux « De toute façon, même si le test dis le contraire, pour moi ce sera ton enfant. »

Je la regardais. Et mon cœur se serrait. Je ne pensais pas que je pourrais un jour l'aimer plus que je l'aime actuellement. Mais cette chipie à le don de m'en faire douter tout les jours. Je ne pensais pas pouvoir autant aimer quelqu'un et pourtant voilà quelle était la. Devant moi. Si belle et fraîche. En un seul mot. Parfaite. Oui elle était juste parfaite pour moi. Jamais je ne pourrais lui dire réellement à quel point je l'aime. Je ne pourrais jamais lui dire ce qu'elle m'apporte. À quel point elle est importante pour moi.

 À genoux face à elle. En tenue d'Adam. J'étais à sa merci. J'étais totalement à elle. Rien qu'à elle. J'aimerais moi aussi que l'enfant soit le mien. " oui j'aimerais moi aussi. Mais quoi qu'il en soit. Je l'aimerais comme le mien. Je l'aimerais parce qu'il est ton enfant. Ton enfant à toi. J'aimerais tellement avoir une petite Lynn miniature. Et l'aimer au moins autant que je t'aime toi ma chérie. Tout ira bien. Je te le promets.  "

Elle retourne dans le lit et me propose de la rejoindre. Je ne me fais pas prier pour le faire. " ça c'est une bonne nouvelle " dis je avant de coller mon corps nu au sien et de doucement l'embrasser avec passion " tu es toute à moi. Quel bonheur. " je souris avant de poser mes lèvres dans son cou et ma main sur son ventre toujours dans l'espoir de la calmer. 

" oui. Enfin Paul  reste Paul. " je haussais les épaules " je ne lui ferais pas confiance. "

Doucement je posais mon doigt sur sa bouche pour la faire taire alors qu'elle se laissait aller à ses doutes. " Shhhh Lynn du calme. Même si tout s'écroule. Même si l'enfant est de lui. Je te garderais pour moi. Et je te ferais des autres bébés. Plein d'autres enfants. Rien qu'à nous. Qu'à toi et moi. Après tout ce temps on s'est retrouvés Lynn. Je ne te laisserais plus partir. Plus jamais. Tu es ma femme. Tu es celle qui est la plus importante pour moi. Celle qui me faut et celle qui me donne le courage de me lever le matin. Quoi qu'il se passe. Tout ira bien Lynn. " je souris doucement avant de déposer un baiser sur son front " tout ira bien parce qu'on s'aime. Et que l'amour triomphe de tout. Pas vrai? "

Je me calme. La fatigue se fait enfin sentir, celle que j’attendais depuis longtemps. Depuis deux jours ou plus ou moins je ne sais plus. Tout me retourne le cerveau. Le fait d’être enceinte, mes inquiétudes, mon amour pour Poise qui prend de plus en plus d’ampleur, qui m’empêche de le quitter même le temps d’aller vomir, qui me rend malade quand je dois le quitter pour retourner vers Paul, l’homme que j’aimais, l’homme pour qui le peu de sentiments qu’il me reste partent. Ca a toujours été Poise. Seulement lui. J’ai horriblement mal au ventre, mon estomac se retourne de toutes les façons possible, mon cœur bat tellement fort que je parierais sur le fait qu’on voyait des bosses déformer mon t-shirt. Je lui fis finalement un petit sourire. Il faut que je m’allonge sinon je vais m’écrouler. M’écrouler au sol et ne plus réussir à me lever. Je me dirige vers le lit, m’allonge et invite Peter tout en le détaillant du regard. Je remercie dieu pour l’avoir mis sur ma route. Pour nous avoir aidé à nous rencontrer et à nous apprendre à nous aimer.

Une fois allongé, je me colle contre lui, gigotant dans tous les sens et finit sur lui. Oui, je me laisse aller à mes doutes, oui je m’inquiète beaucoup, oui j’ai très peur… Mais à ma place, qui le prendrait bien ?! Je ferme les yeux sous ses baisers et je reste silencieuse. On va avoir un bébé. Cette pensée tourne en boucle dans ma tête mais je n’y crois pas. Moi, être mère ? Je ne vis que de mes petits revenus et mon fiancé risque tout en étant un rebelle. Être parents ? Je baisse les yeux. Je finis par m’allonger sur le lit entourant la tête d’oreiller de mes bras et je laisse mon regard se poser sur un point fixe. Un point dans le vide. Je rabats la couverture et m’emmitoufle dedans. Je suis calmée. Je me décontracte un peu puis totalement « L’amour triomphe de tout, oui. Mais … Tu l’as dit, on ne peut pas faire confiance à Paul. Il ne nous laissera jamais tranquille et le bébé ne fera qu’aggraver les choses. » Je ferme les yeux et prend une grande inspiration avant de me tourner dos à lui pour fixer le mur.

Peter est au jour d’aujourd’hui, tout ce que j’aime et tout ce que j’ai. Peu importe le résultat, nous n’aurons jamais de chance. Paul finira par tout gâcher, je le sais. Je ferme les yeux et je me mets à somnoler. Je n’écoute pas vraiment ce que Peter me dit et pour une fois, ce n’est pas de ma faute. Je suis complètement déconnectée du monde réel mais vous connaissez ce sentiment de chute quand vous vous endormez, cette chose qui vous ramène brutalement à la réalité ? Ça m’arrive et je sursaute. Je me frotte les yeux et passe une main sur mon front en mettant mes cheveux en arrière « Une femme est censée être heureuse quand elle apprend être enceinte… Pourquoi je n’arrive pas à l’être ? »

Je la regardais. Elle était si belle. Et bientôt elle le serait encore plus -sisi je vous jure c'est possible- avec son ventre arrondi de femme enceinte. Elle était si belle et je pourrais prier chaque jour que dieu fait d'avoir mis cet ange dans ma vie, de m'avoir fait croiser cette douce personne à la librairie. Enfin ... si j'étais croyant bien sûr. Elle semblait mal, et triste, et je me demandais comment est ce que je pouvais bien l'aider. Ce n'est pas moi qui va porter cet enfant c'est bien vrai. Ce n'est pas moi qui est dans une situation compliquée entre deux frères. Mais ... je serais là pour elle. Je serais toujours là pour elle. Elle n'a qu'a me demander quoi que ça soit et je le ferais. Les yeux fermés.

Allongés dans le lit je la laisse se coller contre moi et mes mains l'ensèrrent pour la garder le plus longtemps possible en contact avec ma peau. Que je l'aimais ce petit bout de femme, elle était si forte. Et si belle. Du bout des doigts je caressais ses cheveux que j'adorais et déposais un baiser sur son front en fermant les yeux. « En effet. Mais c'est à nous d'être plus fort que lui. Et plus rusé » je hochais de la tête et plongeais mes yeux dans ceux de ma belle. je viens poser ma tête contre son épaule et pose un baiser sur sa joue. Doucement je passe mes mains sur ses hanches puis sur son ventre et viens me coller à son dos. « C'est une promesse que je te fais, Lynn. On vivra heureux tout les deux. Et je ferai tout ce qu'il faut pour que Paul ne nous en empêche pas! » je crois que je serais presque prêt à tuer pour elle. Pour qu'on nous laisse tranquille. Et quand on sait que je suis absolument anti-violence. C'est déroutant. Je vous rassure, ça l'est pour moi aussi.

« Tu n'arrives pas à l'être parce que malheureusement tout n'est pas comme ça devrait être quand une femme est enceinte. Mais on sera heureux. Je te le promets. Et je tiens mes promesses. » je dépose tendrement un baiser sur la joue de Lynn et reprend. « Je te promets. »

Plus fort, plus rusés… Je hoche lentement la tête, nous pouvons le faire mais mon cœur me dit non. Mon intuition me dit qu’aucun de nous trois n’en sortira indemne que ce soit physiquement ou mentalement. Paul et Peter… Deux frères complétements opposés l’un à l’autre mais que j’ai aimé d’une manière bien particulière. Poise a su me laisser partir mais Paul lui, il me veut pour lui seul. Je finis ben vite face au mur, bras entourant mon oreiller et ma tête enfoui dans celui-ci, j’écoutais d’une oreille distraite ce qu’il me disait. Heureux… J’ai comme une envie de pleurer, une envie de hurler au monde la honte et la haine que je ressens mais je sers de toutes mes forces ce qui maintient ma tête. Je me retourne vivement pour finir sur le dos sous Poise et le détaille. Je passe une main dans sa nuque et je l’embrasse fougueusement. C’est tout ce dont j’ai besoin, sentir qu’il est là, contre moi et qu’il ne me laissera pas. Je l’embrasse jusqu’à être à bout de souffle, jusqu’à perdre la raison, jusqu’à éprouver des envies ô combien inexplicable, jusqu’à me sentir planer, jusqu’à tout oublier. Je meurs de cette situation. Je lâche ses lèvres bien à contre cœur mais je l’oblique quand même à rester sur moi pour que je pose ma tête sur son épaule.

« Je sais plus Poise… Ma conscience me dit qu’on devrait partir. Toi et moi, loin de tout ça. » Les larmes commencent à couler sur mes joues mais j’empêche Poise de se relever. Je le sers fort contre moi et regarde le plafond « Aller dans un endroit où nous ne serons qu’à deux et où nous n’aurons pas peur de vivre. Je veux … Je veux… Je veux juste être en paix avec moi-même, tu comprends ? C’est de ma faute si nous sommes dans cette situation mais j’ai essayé d’arranger les choses. J’ai essayé mais c’est tellement dur. Je sais que fuir ne changera rien mais on va avoir un enfant et je ne veux pas qu’il connaisse ça. » Je finis par le lâcher et j’essuie les larmes qui humidifient mes joues. Rah, je déteste être comme ça. Aussi fragile. Je suis prise d’une nouvelle nausée. Je cours aux toilettes et vide la bile qui ne se faisait pas attendre. Je vide mes tripes et aussitôt, ma douleur se dissipa. Je tire la chasse d’eau et me relève. Je savais que j’aurais dû dormir. Je le savais. Je vais me rincer la bouche puis m’assois sur le rebord de la baignoire et allume l’eau. Un bon bain bien chaud, voilà ce dont j’ai besoin.

Elle était perdue et je ne suis pas sûr que je puisse réellement faire quelque chose pour qu’elle se sente mieux. SI ce n’était être là pour elle à ses côtés. Mais je ne savais pas si ça suffisait. Est ce que c’était utile. C’était frustrant de la voir ainsi mal en point et ne pas pouvoir du tout l’aider. Ou l’apaiser. Je soupirais. Doucement elle roulait à nouveau pour se retrouver sous moi et c’est avec un plaisir non dissimulé que je plonge mon regard dans le sien et elle m’arrête en posant sa main dans ma nuque et m’attire à elle pour un baiser fiévreux et amoureux. J’y répond avec ardeur et je passa ma main dans son dos pour ma relever un peu et qu’elle soit plus près de moi.

Son visage est innondé par les larmes et du revers de la main je les essuie. « Je sais bien Lynn. On devrait partir. Mais pour aller ou ? On ne sait même pas l’état du monde. C’est difficile. » je soupire alors que je l’entend se réprimander toute seule. « Ne dis jamais ça Lynn. Ce n’est pas de ta faute. C’est pas vrai. C’est juste la vie. Tu sais personne ne t’en veut. Il n’appartient qu’à nous de faire que cet enfant ne connaisse pas ça. Lynn. Je ne sais pas ce que je peux te dire pour te calmer, ou te réconforter. Je t’aime tellement, je serais capable de tout pour toi. Je ne sais pas ce que je ne pourrais pas faire pour pouvoir être à tes côtés. Vivre dans ton ombre et t’aimer comme un fou. C’est égoïste je sais, et j’aimerai pouvoir t’offrir mieux qu’une vie avec un rebelle. Tu mérites tellement mieux, tu mérites d’être une reine Lynn. Et je ne peux pas t’offrir tout ce qu’il te faudrait. » ma voix était triste et presque résignée. Je l’aimais, tellement, elle devait le savoir.

Malheureusement une nouvelle montée de nausées se fit sentir et elle m’échappa une seconde fois pour aller dans la salle d’eau. Je massis sur le bord du lit et soupirais. Je ne savais pas quoi faire. Ou a vrai dire, si j’avais envie de me lever et d’aller montrer à Paul de quel bois je me chauffe. Mais … le plus important pour le moment était de penser à elle. Je me levais doucement et enroulait le draps autour de ma taille pour aller voir ce qu’il en était. J’avais entendu la chasse d’eau et me demandais si elle allait bien. « ça va ma chérie ? » demandais-je alors que je pasais la tête par la porte. Elle avait fait couler l’eau pour un bain. Faisant un nœud pour ne pas faire tomber le draps, je m’approchais d’elle et posais mes mains sur ses épaules. « Oui prends un bon bain ça va te détendre » Doucement je posais mes mains sur ses hanches, sous le tissu et relevais son T-Shirt afin de l’aider à le retirer. Je laissais tomber le tissu à côté de moi. « Allez mets toi à l’aise. Je reviens dans deux secondes »

Je sortis de la pièce pour aller farfouiller dans mes tiroirs. Je savais qu’il était là quelque part. Je l’avais forcément mis quelque part, je ne pouvais pas l’avoir jeté. Ah le voilà. Je retournais dans la salle de bain à la hâte et brandis le petit sachet. « DU sel de bain, une denrée rare que Parvati m’a laissé quelque jours avant de … » ma voix s’étranglait comme à chaque fois que je devais dire à voix haute que ma meilleure amie était morte.. « elle voulait que j’en fasse bon usage. Je ne vois pas de meilleur usage que par toi. »

Je hausse les épaules « Je ne sais pas, mais loin d’ici… Loin de Paul et de ce gouvernement, de ton rôle de rebelle… J’ai peur pour toi Poise, parce que vous risquez tellement et j’ai peur qu’il ne t’arrive quelque chose. Je ne pourrais pas vivre sans toi. Je ne te demande pas l’impossible et tu m’offres déjà bien assez mais je me dis que nous ne sommes pas dans une bonne condition pour élever un enfant. Ca me fait mal parce que tout ce que je veux c’est être heureuse avec vous deux. Je ne te demanderais jamais l’impossible, mais je ne peux plus fermer les yeux » je me lève précipitamment pour aller vomir une nouvelle fois. Je vais ensuite me faire couler un bain et je reste sur le rebord le temps que la baignoire se remplisse un peu et je regarde Poise. Je fais un petit sourire et hoche la tête « J’en ai encore pour un bout de temps, mais ça va » Je le quitte pas des yeux et le laisse m’enlever de le t-shirt. Oui, un bain chaud… Je finis de me déshabiller tandis qu’il retourne dans la chambre chercher quelque chose. J’entre doucement dans l’eau et m’assied tandis qu’il me ramène un petit sachet. Je lui prends la main, je sais que c’est dur pour lui. Je lui fais un signe de tête et prend le sachet en murmurant un « Merci » J’en prends un peu et le déverse dans l’eau.

« Tu viens avec moi ? » Je lui fais les yeux de chien battus et m’avance un peu plus dans la baignoire pour qu’il vienne se mettre derrière moi. Une fois fait, je colle mon dos à son torse et prend ses mains pour les croiser sur mon ventre. Je ferme doucement les yeux, c’est apaisant les moments comme ça.. « Je t’aime, je t’aime tellement. » Je relève un peu la tête et vais la nicher dans son cou. Je laisse tous mes muscles se détendre et je somnole. Je ne dors pas réellement puisqu’il m’est impossible de dormir dans un autre endroit que mon lit, mais je ne suis pas loin. Inconsciemment, je caresse mon ventre du bout des doigts, j’ai quand même envie de l’avoir cet enfant, même si j’aurais préféré dans une autre situation.

Partir. Loin loin d’ici. Oui c’était son idée. Et je dois bien avouer que son idée n’était vraiment pas mal. Elle était même … vraiment très intéressante. Et puis … je n’avais pas la meilleure position ici. Surtout pas pour assumer un enfant. Mais malheureusement Paul ne nous laissera pas l’emporter au paradis. Pas vrai. Non ça serait bien trop facile sinon. Je soupirais. Ses idées de fuite, de s’en aller rien qu’elle et moi me faisaient rêver d’un autre monde, une toute nouvelle vie pour nous. Et j’en avais envie. Les rebelles. Oh les rebelles me connaissaient. Si je partais. Ils sauraient bien que c’était pour une bonne raison. Ils connaissaient Lynn, ils savaient très bien qui j’étais. Qui elle était pour moi. La femme de ma vie. Et est ce que l’on laisse la femme de sa vie partir ? Je l’avais déjà fait une fois et je n’étais pas prêt de le refaire une seconde fois.

« Bon dieu lynn, comme j’aimerai t’offrir tout ce que tu mérites. Tout ce dont tu as besoin » je soupire doucement et baisse la tête. Je me sens mal. Pour elle. De ne pas pouvoir lui offrir de situation meilleure. Je suis un rebelle, je ne gagne pas ma vie. Et le la risque tout les jours en étant dehors. Alors qu’elle a besoin de stabilité, et de solidité. « Tu sais Lynn. Tu n’as qu’un seul mot à dire et je cesse d’être rebelle. Tout ce que je veux c’est ton bonheur. Le tien et celui de l’enfant. »

Elle se précipite hors de la pièce pour aller vomir. Je la rejoins sans plus tarder un drap autour des hanches et je souris doucement. Les nausées matinales. Je ne l’enviais pas. Et en même temps. Ca rendait notre histoire et cet enfant encore plus réel. Ce qui n’était pas pour me déplaire. Doucement elle se fit couler un bain et je la regardais doucement. Elle semblait perdue. Doucement je retournais dans la chambre pour trouver les sels de bain de Paro et les lui donnais avec tristesse et tendresse. Je la laissais en mettre dans son bain et déposais un baiser sur son front alors qu’elle me remerciait. « Oh non ce n’est pas moi qu’il faut remercier. Mais Paro. » un large sourire apparut sur mon visage. Si ma meilleure amie pouvait se douter que Lynn retomberait dans mes bras je pense qu’elle sauterait de joie.

J’entrais dans le bain avec elle laissant tomber le drap à terre quand elle m’invitait à le faire. Je me plaçais derrière elle et la laisse s’emparer de mes mains pour les poses sur son ventre. Je souris doucement et pose mon front sur l’arrière de sa tête et ferme les yeux avec plaisir. Un nouveau moment partagé avec l’être que j’aime. Ca n’a pas de prix. Pas vrai !? « Je t’aime aussi Lynn » dis-je doucement alors que je laissais sa tête venir se nicher dans mon cou. Je m’allongeais doucement dans la baignoire pour ne pas prendre froid. « Je vous aime tout les deux. » dis-je en caressant son ventre de mes doigts de la main gauche. Mon bras droit lui la serrait fort contre moi alors que mes lèvres parcouraient son cou fiévreux. « Et je compte te le prouver tout les jours de notre vie. »

Je garde le silence. Ais-je réellement le droit de lui demander de quitter son rôle ? Il l’aime, il est attaché à lui et je me sentirais mal si je devais de le priver de ça. Je fais un petit sourire, effectivement, je veux son bonheur avant le miens même si je sais que j’en aurais vite marre de m’inquiéter du sort qui peut lui être réservé là-dehors. Il m’offre déjà beaucoup, il m’offre presque tout mais malheureusement, pas ce dont j’ai réellement en plus d’amour : La certitude que tout ira bien. J’embrasse ses lèvres une dernière fois, dans un baiser tendre et langoureux avant de courir aux toilettes pour vider mon estomac et ensuite me faire couler un bon bain chaud. Assise sur la baignoire, je finis par me lever pour lui embrasser le front « Oui, merci Paro » je me colle contre son torse puis finalement, nous j’entre dans la baignoire la première et lui me suit. Je m’appuie contre son torse, tout en somnolent. Je finis presque allongée sur lui et je l’écoute. Ses paroles me font un bien fou, elles me soulagent de tout, dieu, je l’aime cet homme.

« Tu me le prouves déjà tous les jours » Je souris et vais l’embrasser avec tendresse. Je ne pus retenir un bâillement être épuisée comme ça n’est pas humain. Finalement, alors que le bain est rempli, j’utilise mon pied pour arrêter le robinet comme je l’ai toujours fais. Je suis tellement bien comme ça que même s’il y avait le feu, je ne me précipiterais pas dehors. Finalement, je me redresse et dans un mouvement je me retourne face à Poise. Je pose mes mains dans sa nuque et l’embrasse avec fièvre allant me coller à son torse malgré la petite baignoire pour passer mes mains dans ses cheveux. Une pulsion comme ça. Je me sépare de lui et colle mon front contre le sien « Quitte ton poste. Je sais, ce n’est pas facile, que ça va être dur mais il le faut si on veut commencer une nouvelle vie. Si on veut vivre tous les trois une vraie vie de famille. On peut quitter le pays, quitter la ville, je ne sais pas moi.. Puis marions-nous. Marions-nous sans attendre, officialisons la chose, je veux être ta femme. Pas juste ta fiancée mais ta femme. Je veux devenir Lynn Andy Harper. Je veux commencer une toute nouvelle vie avec le bébé et toi… »