Le mariage. J'étais plus ou moins obligée de venir. Pour jouer le chien de garde hein. J'étais invitée. J'avais eu l'invitation par le courrier. Et je devais donc y aller en civile. J'étais un peu déçue j'aurais pensé que John m'aurait mise en uniforme à la cérémonie, mais non. Après peut être qu'il préfère que je reste en civile. Bref. Il fallait donc sortir les robes de cocktails. Rien de blanc bien sûr, on ne va pas prendre l'attention que toute mariée se doit d'avoir le jour de son mariage. Alors j'optais pour une petite robe à manches longuesmoulante qui remonte à la moitié de la cuisse de grandes épaulettes gonflées et un léger décolleté plat parce qu'avec mes petits seins un décolleté plongeant serait absolument moche. Un petit chignon serré dans mes cheveux blonds mi longs et une paire de RayBan noires sur le nez. Je faire plus agent secret qu'invitée à un mariage, mais c'est la chose la plus classe que je possède. Ou alors ça risquerait de faire trop. Des escarpins à plateforme noirs brillant un sac à la main dans lequel je mis mon arme. Au moins elle passera. L'avantage d'être flic.

Je sortais de chez moi aussi pomponnée. J'avais l'impression d'être à Halloween! Déguisée dire que pourtant au temps ou j'étais gamine, où j'étais avec mes parents, j'avais l'habitude des sorties mondaines, des soirées, des endroits où il fallait être bien habillée. Mais depuis la mort de Patrick … je n'en avais plus eu. D'ailleurs, je ne devrais même pas penser à ça. Je me fis ma piqûre d'Andragorium avant de sortir. Bine sûr. Comme toujours je ne pouvais pas prendre le risque de laisser les émotions me jouer des tours. Je me rendis donc au Labyrinthe.

Je pensais à passer voir John, mais je n'étais pas sensé travailler. Même si je serais là s'il y avait du grabuge. Toujours. C'est pour ça que le petit chien chien du gouvernement est là. J'entre dans l'ascenseur avec plusieurs autres personnes. Je les connais vaguement, de vue en tout cas. Toutes les trois travaillent au gouvernement mais je ne sais plus à quel poste. Puis j'arrivais à l'endroit. Le tout était très bien organisé. Les couleurs dans le couloir menant au toit étaient superbes et puis la porte … un petit rouquin me demanda mon nom. Que je lui donnais avec joie. Annabel Lee. Ironique pas vrai? Mais je crois qu'il ne saisit pas l'ironie de la chose. Tiens Mark Dwight. Bien sûr qu'il serait là. Il doit assurer la retransmission en direct. Je souris et lui adressais un salut de la main alors qu'il interviewait une jeune femme. Je me dirigeais vers une chaise et m'y assis en regardant une à une les personnes qui arrivaient.

J’étais là mais je me demandais bien ce que je faisais la en réalité. Est-ce que ma présence était réellement indispensable ? pas certaine mais j’ai eu une invitation il m’est difficile de faire autrement que de venir, pas vrai ? N’oublions pas que ne suis leur chien de garde, leur bonne marionnette qui agit, qui fait tout ce qu’ils veulent que je fasse. Je les suis, partout. Je ne pense pas par moi-même, non jamais, ça serait trop dangereux, pour moi. Et pour eux aussi vu ce que je connais maintenant. Parce que j’ai fait mes preuves, l’élève de John que je suis a fait ses preuves et montré qu’elle a été bien formée. Il me confie de plus en plus de missions importantes ce qui n’est pas pour me déplaire. Et puis de toutes manière, pour rien au monde j’arrêterai de prendre de l’Andragorium. Je ne voulais pas me suicider. C’est bien trop triste sinon. Et aujourd’hui c’est pas un jour à être triste, il faut célébrer l’union de deux être aujourd’hui. Et de part l’identité du marié, il faut en plus être vigilant. Ce que, même si je suis en civile je serais.

Je m’éclipsais pour ne pas répondre aux questions de Mark. Ce n’est pas comme si je ne le connaissais pas. Il savait bien que je ne voulais pas répondre. De plus … je n’étais pas vraiment photogénique, enfin je pense. Bref, les soirées à passer devant les caméras, j’ai donné avec mes parents autrefois. Il y a bien longtemps. Mais ne parlons pas du passé. Je m’adossais attendant que la cérémonie commence. Les invités arrivaient au compte goutte. Et de toutes les couleurs. Un peu comme des confettis qui s’installent sur les chaises blanches de part et d’autre de l’allée. Je souris doucement. J’étais allée à plein de mariages dans ma vie, du moins avant la catastrophe. Mais celui-ci était certainement le plus médiatisé, et pourtant je vous prie de croire que mes parents connaissaient du beau monde bien placé, mais surtout celui-ci était celui qui semblait fait avec le plus d’amour. Et puis, pour les avoir croisés plusieurs fois ensemble. Les futurs mariés avaient l’air heureux ensemble. Et l’atmosphère qui régnait ici, était bienveillante et amoureuse. Les gens venaient par obligation, jamais un invité par le Commandeur ne pourrait refuser, mais aussi parce qu’il fallait l’avouer, ce mariage tombait à point nommé. L’idéal. La ville était en ruines encore pas mal bien que depuis quatre mois le gouvernement ait fait beaucoup. Leur donner un grand mariage prouvait que l’amour existait encore. Qu’il y avait toujours de l’espoir.

C’est une gentille voix qui me sortit de mes pensées. Je levais les yeux vers celle qui me dérangeait. Juliette Carter. Je m’assombris. Cette jeune femme avait tout le courage du monde. Elle tenait encore debout. Et ce sans Andragorium. Je crois qu’au fond de moi. Du plus profond de mon petit cœur empoisonné par le médicament, je l’admire.

«Ça va très bien et toi?» je souris largement «C’est une belle journée pas vrai ? Je suis sûre qu’elle va être formidable» j’avais l’air presque sincère. Et je l’étais. Je voulais l’être. L’Andragorium faussait un peu la donne, mais j’espérais être convaincante. J’avais sincèrement envie que les choses aillent, et que ces deux là puissent convoler le plus rapidement possible. Pour eux, et pour Belfast.

«Il y en a du monde pas vrai?» je souris doucement puis décidais d’aller m’asseoir pour être sûre d’avoir une place. «Je vais m’asseoir, tu veux venir avec moi? À moins que tu sois accompagnée … » je souris doucement en attendant sa réponse.

Oui si dieu le veut tout allait bien se passer. Non je ne suis pas religieuse pour un sou, mais … Bon on ne pouvais jamais réellement savoir, non ? je devais épouser un chef d’état. Alors est ce que je pouvais vraiment penser que tout irait pour le mieux. J’étais anxieuse. Oh je ne doutais pas de mes sentiments. Je ne doutais pas non plus des siens, là n’était pas la question, mais je me connaissais, je me connaissais même que trop bien. Et c’était … tout à fait mon genre d’oublier tout au dernier moment. Siofra était chou, elle me disait que je n’avais pas à m’en faire, que e ne les oublierais pas. Et puis surtout, c’est bien vrai elle a raison, si je les oublies, je n’aurais qu’a laisser parler mon cœur. Non ? Je hochais positivement de la tête et lui souris largement. On peut bien dire qu’à elles deux. Siofra et Destiny. Pouvaient se vanter d’être les meilleures demoiselles d’honneur que l’on peut rêver. Je soupirais doucement. Oui vraiment je ne pouvais pas avoir mieux. Le discours de Siofra était inspiré et plein de bon sens. Elle me mettait à l’aise et me rassurait.

J’étais enfin prête et je me tournais vers Destiny. Elle était sublime. Les robes qu’elles portaient toutes les deux étaient magnifiques, mais j’étais plus émue de voir Destiny ainsi. Ma petite sœur. Mon petit bijou à moi. Ça me faisait tellement plaisir qu’elle soit là, qu’elle puisse être ici à mes côtés. Que je puisse l’avoir en ce jour. Elle représentera nos parents. Elle me complimentait et je ne pouvais pas m’empêcher de rougir. Une larme pointa dans mon œil gauche et je dus détourner la tête pour ne pas me mettre à fondre en larme. J’étais aussi radieuse parce que j’étais entourée de tout ceux qui comptaient le plus pour moi. Drake bien sûr puis Destiny et Siofra. Marla serait dans l’assistance je le savais. Et puis… j’avais toujours mes deux petites filles avec moi. Dans mon ventre. D’ailleurs elles semblaient elles aussi vouloir faire la java vu les coups de pieds qu’elles donnaient. « Oh ! Venez voir ! » enfin plutôt sentir. Bien sûr elles me rejoignaient rapidement et je pris leurs deux mains que je posais sur mon ventre pour qu’elles aussi sentent les petits pieds des futurs bébés. « Bon, je crois qu’on peut y aller » je souris doucement. « Les petites viennent de nous donner leur aval. » Je me levais et doucement sortais de la pièce avec mes demoiselles d’honneur à mes côtés et le voile devant mon visage.

Les portes s’ouvrirent et la musique retentit. Je pris une grande inspiration. C’était drôlement impressionnant, je veux dire, surtout les caméras. Il y avait plein de monde et au moment même où mon pied se posa sur le tapis rouge, tous les regards se posaient sur moi. C’était vraiment très impressionnant. Au bout de l’allée il était là. Je reconnaissais chez lui des tics de nervosité. C’est donc seule que je descendais l’allée regardant tantôt à droite, tantôt à gauche pour saluer les invités d’un large sourire. Je me sentais toute légère. Je voudrais que ce moment ne passe pas aussi vite. Un signe de la main a Juliette, un à Marla et voilà que j’étais devant Drake, plus ou moins rouge de timidité, mais aussi de joie. Il était très beau comme ça. J’étais à la fois impatiente et je ne voulais pas non plus que ce moment s’arrête. J’avais l’impression d’être aussi hyperactive que lui sur le coup. Les yeux pétillants je lui donnais un de mes plus beaux sourire alors qu’il retirais le voile de devant mon visage, seule barrière entre lui et moi. Souriant j’adressais un clin d’œil à Siofra et Destiny qui s’étaient placées derrière moi et leur donnais mon bouquet alors que le prêtre unissait nos mains. Je regardais doucement du côté de John il ne semblait pas vraiment ressentir quoi que ce soit. Mais il était là. C’était déjà très bien. Je ne voyais pas Drake se marier sans lui. Une larme de joie roula doucement le long de ma joue. Alors que je posais mon attention sur le prêtre qui allait débuter la cérémonie. Je n’osais pas parler. Pas avant que ça soit à moi et pourtant, je mourrais d’envie de lui dire que je le trouvais beau. Que j’étais la plus comblée des femmes de pouvoir unir ma vie à la sienne et que je ferais tout pour être à la hauteur des responsabilités qui vont m’être confiées.

Le moment était superbe. Et j’étais assise avec Juliette dans l’allée. Nous avions choisi une place pas trop loin pour pouvoir quand même bien les choses. Bon en soit moi je n’en avais rien à faire du mariage. Bon ils sont heureux ils s’aiment, tout le tralala, ok c’est bon ça me va. Mais en vrai, j’en ai pas vraiment quand chose à faire. Je n’en profite pas. J’ai tellement vu de mariages qui se terminaient mal que … je n’y crois plus.

Et pourtant, je pourrais peut être changer d’avis quand je vois le marié entrer. Il était totalement différent de l’homme que je connaissais et voyait tout les jours dans le cadre professionnel. Bon physiquement il était toujours Drake Wilson, mais il était si radieux. Un poil stressé, mais qui ne le serait pas le jour de son mariage ? Et pourtant son visage s’éclaira quand elle parut. Très belle tout de blanc vêtu. Sa robe laissait très largement entrevoir sa grossesse. Mais bon tout le monde le savait, et puis enceinte de près de 8 mois, et de jumelles de qui plus est ! Normal ! Tout se passe bien tout se passe même très bien. Je regarde. Je souris. Mais sous Andragorium je ne peux pas réellement ressentir la joie des gens. En regardant autour de moi je vois que c’est le cas. Peut être que les seuls réellement heureux d’être ici, profondément je veux dire, c’est les mariées, les demoiselles d’honneur. Et le marié. John comme à son habitude regarde aux alentour, comme un garde qui veille à tout. Je l’imite et regarde moi aussi pour repérer les gens. J’entends dans le fond la voix de Mark qui répète tout ce qui est en train de se passer. Pour le moment le prêtre à juste commencé la cérémonie. Focalisée sur les mariés pour anticiper les problèmes possibles, je ne remarque pas que Destiny défaille quand le prêtre dit le prénom d’Harleen. Je souris doucement puis regarde Juliet à mes cotés. Elle a un grand sourire aux lèvres. Je lui souris

« Ils ont l’air heureux. Non ? » je souris mais me tait alors que la mariée commence à prononcer ses vœux. Elle semble émue. Et si heureuse d’être là. Ça me réchaufferait presque le cœur si il n’était pas en prise à l’Andragorium. Mais non. C’est la vie. Je me contentais de regarder le spectacle. Muette comme une tombe.

J’étais là. Face à lui. Toute sourire. Mon cœur commençait à s’emballer. Doucement Drake releva le voile qui me cachait le visage et je le regardais les yeux un peu rouges. C’est parce que je pensais à mes parents. Et en même temps c’était la joie. Un large sourire illumina mon visage alors que le prêtre saisit mes mains et les siennes et les joignit avec celle du futur époux. Je me sentais comme une gamine. Mon cœur était tout léger et je fus prise d’une bouffée de chaleur que la pointe de mes oreilles qui commençaient à rougir. Je saisis fermement ses mains, heureuse d’être là. J’étais impatiente. Je trépignais un peu.

« Mes bien-aimés, vous voici réunis devant Dieu et cette assemblée, afin d'unir cet homme et cette femme dans les liens bénis du marriage. Le Mariage a été institué pour la sanctification de l'union entre l'homme et la femme, pour la procréation des enfants qui seront élevés dans la crainte et le respect du Seigneur, et pour l'affection, l'assistance et le réconfort mutuel des conjoints, dans la prospérité comme dans le malheur. C'est le sacrement par lequel les deux personnes ici présentes désirent être unies. Donc, si l'un d'entre vous connaît une raison valable qui s'oppose à leur union légitime, qu'il parle maintenant, ou qu'il se taise à jamais.» je le regardais amoureusement, l’espace de quelques instants je n’entendais que la voix du prêtre et je ne voyais que lui. Je ne pensais qu’à lui et aussi aux petites qui se manifestaient par un coup de pied, comme pour s’assurer qu’on ne les oublie pas. Comme personne ne se lève ou ne dit rien, le prêtre se tourne vers nous deux pour continuer

« Je vous prie et vous ordonne, à tous deux, au nom du Dieu pour qui il n'y a point de secret, de déclarer maintenant tout empêchement que vous pourriez connaître à votre union légitime. » je souris très largement puis vient la partie fatidique. « Monsieur Drake Wilson, consentez vous à prendre Mademoiselle Harleen Snow ici présente. De l’aimer et la consoler, dans la maladie comme dans la santé, de refuser tout autre union, et de lui rester fidèle jusqu’à la mort ? » Je rougis en entendant sa répondre. Puis il se tourna vers moi « Mademoiselle Harleen, consentez vous à prendre Monsieur Drake Wilson ici présente. De l’aimer et le consoler, dans la maladie comme dans la santé, de refuser tout autre union, et de lui rester fidèle jusqu’à la mort ? » le regard solennel je répond du bout des lèvres « Oui je le veux » une nouvelle bouffée de chaleur m’étreint mais c’est la joie. Une immense joie qui m’envahit alors que je réalise que je suis à présent sa femme.

Et j’ai décidé de commencer. C’est convenu. Nous ne sommes pas religieux, ni l’un ni l’autre, alors nous pouvions décider de la cérémonie comme nous le voulons pas vrai. Alors il était le moment de prononcer mes vœux. Je me retournais vers Siofra qui portait l’alliance que j’allais passer au doigt de Drake et fis une petite grimace me souvenant de notre discussion il y a quelques minutes plus tôt. Je me retournais pour le regarder et prenant sa main je passais l’anneau à son doigt avant de prendre la parole.

« Moi, Harleen Snow. Je te prends pour époux. Toi, Drake Wilson. Je te promets d’être toujours à tes côtés quel que soit l’avenir. De te soutenir dans tes décisions et tes choix. Mais surtout, je te promets de t’aimer comme personne ne t’a jamais aimé avant. Je t’épouses en ce jour parce que mon amour pour toi ne fait que grandir de jour en jour. » un sourire nait sur mon visage et une larme de joie roule sur ma joue. « Je ne pensais pas être capable d’aimer autant une personne. Et quoi qu’en pensent les gens, soit sûr de mon amour pour toi. Infaillible et indéfinissable. Soit sûr que je serais à tes côtés tout comme tes filles le seront. » je baissais les yeux sur mon ventre rebondi qui se dressait entre nous deux. « Alors oui, je te prend pour époux Drake et je te promets de t’aimer pour la vie. Je pourrais parler encore pendant des heures pour expliquer pourquoi ou comment je t’aime » je laissais un petit rire franchir le seuil de mes lèvres. Je commençais à devenir de plus en plus nerveuse et surtout impatience. « Mais je vais me taire à présent parce que je ne veux pas attendre plus longtemps pour pouvoir être ta femme ! » l’assemble rit doucement mais je le regardais amoureusement. J’avais fini. C’était à présent à son tour. J’avais tellement hâte d’être sa femme.